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 Mégalithes : Littéralement, le terme de méga-lithes désigne des constructions faites à partir de gros blocs de pierre ; cette définition qui s'applique aussi bien aux pyramides d'Égypte et aux rempards de Mycène qu'aux alignements de Carnac ou aux arrangements de Stonehenge est restreinte par les préhistoriens aux dolmens et aux menhirs.

 Localisation : On connaît des mégalithes en Asie (Inde, Israël, Arabie Saoudite, Asie Centrale, Malaisie, Japon et Corée), en Afrique (Maghreb, Sénégal, Guinée, Nigéria, Ethiopie et Madagascar), en Amérique du Sud (Colombie et Île de Pâques). En Europe, le phénomène est essentiellement atlantique (de la Suède à Gibraltar en passant par l'archipel britannique) avec une pénétration irrégulière vers l'Est (Suisse, Italie et Malte). En France, à partir de la Bretagne, on en trouve un très grand nombre autour du Massif Central (Charentes, Quercy, Grands Causses, Languedoc oriental et Cévennes). Leur densité diminue au delà du Rhône jusqu'aux Alpes Maritimes. Ils sont rares dans les Alpes. Le Bassin Parisien en compte un petit nombre généralement de grandes dimensions.
Les monuments qui existent actuellement ne représentent qu'une faible partie de ceux qui furent primitivement érigés. Un grand nombre a disparu pour des raisons agricoles, par vandalisme ou après recyclage de leurs éléments.

 Datation : La révélation de l'ancienneté des grands dolmens atlantiques, bretons ou portugais, est une découverte récente : ils sont bien antérieurs aux invasions celtiques. L'énorme double tumulus de Barnenez à Plouézoch en Bretagne (long de 75 m et composé de onze dolmens) contient des éléments datables de 4900 avJC, le dolmen à couloir de Poço de Gateira est daté de 4500 avJC. Le début de la construction de Stonehenge date de 2750 avJC. Cependant, dans les (rares) dolmens italiens, on n'a trouvé aucun matériel antérieur à l'âge du bronze (2000 avJC). Les dolmens de l'Ardèche se situent entre 3000 et 2000 avJC : de la dernière civilisation néolithique (Ferrières), à celle de Fontbouisse qui maitrisait l'industrie du cuivre. Certains dolmens, dans lesquels furent retrouvées des sépultures, furent utilisés pendant près de 1000 ans.

 Fonction : Les dolmens sont des tombes collectives apparues au cours du Néolithique. À la même époque existent concurremment des sépultures creusées dans le sol, les hypogées. Parallèlement, les grottes qui économisent la construction d'un mégalithe ou le creusement d'un hypogée ont été couramment utilisées.

 Architecture : Du simple coffre aux allées couvertes, des chambres uniques en four (tholos) aux cellules multiples cloisonnées par de grandes dalles, les dolmens adoptent des formes multiples : à couloir, à crypte centrale, en équerre, transeptés ou à portiques monumentaux.

 Dolmens ardéchois : La presque totalité des dolmens ardéchois est érigée sur un sous sol calcaire mais cette "loi du calcaire" (les couches minces du Jurassique offrent un matériaux abondant et prêt à l'emploi) ne s'applique pas à d'autres hauts lieux mégalithiques (la Bretagne par exemple). Ici, les grandes dalles ne sont, en général, déplacées que de quelques mètres.
Je n'ai rencontré que des coffres simples (de type caussenard) sous tumulus de pierres dont l'ouverture vers le Sud-Est est probablement induite par l'utilisation des fissures pour implanter solidement les dalles dans le sol. Ils sont constitués d'une pierre de chevet retouchée (fond), de deux orthostats (côtés) pas tout à fait parallèles horizontalement et verticalement, et d'une grande dalle de couverture.
Une fermeture amovible généralement disparue (petite dalle ou muret de pierre sèche) isolait l'entrée de la chambre funéraire du tumulus de pierre (cairn) qui recouvrait l'ensemble (ou seulement la base). Ultérieurement, on pouvait accéder à la sépulture par un couloir horizontal, parfois couvert, (ou un puits vertical ?) dans le cairn. Actuellement, les cairns sont partiellement présents ou ont totalement disparus mais il existe encore des tumuli non fouillés.

La pierre de chevet, plus ou moins habilement taillée et arrondie, est plantée verticalement.
Le premier orthostat est posé contre la pierre de chevet.
Le second côté est posé contre la pierre de chevet. Les deux orthostats convergent l'un vers l'autre.
Le tumulus stabilise l'ensemble, le protège et facilite l'installation de la couverture.
La dalle de couverture n'est pas taillée. Elle dépasse largement les dalles qui la supportent.