Du chlore à l'ypérite

 

Ypres est, en Belgique, un arrondissement de la province de Flandre Occidentale (environ 36 000 habitants). Altitude 20 m.
Latitude 50°51' Nord- Longitude 2°53' Est
Elle est constituée des anciennes communes de Boezinge, Brielen, Dikkebus, Elverdinge, Hollebeke, Sint-Jan, Vlamertinge, Voormezele, Zillebeke et Zuidschote

Le 22 avril 1915, les Allemands utilisent pour la première fois des gaz de combat à Ypres.

La première bataille (18 oct - 17 nov 1914)
Le 18 octobre 1914, pendant la "course à la mer", les Allemands tentèrent de briser les lignes alliées rapidement établies sur la Lys et l'Yser. Après de sanglants combats et l'inondation de la rive gauche de l'Yser juqu'à la voie ferrée Nieuport-Dixmude, les armées s'enfouirent face à face dans des tranchées. Le 17 novembre 1914 Dixmude et Ypres n'étaient plus que des amas de ruine.
La deuxième bataille (22 avr - 25 mai 1915)
Le 22 avril 1915, à Langermarck, dans le saillant d'Ypres, les Allemands ouvrent des milliers de bouteilles de chlore. Poussé par le vent, le nuage vert-jaune avance vers les lignes franco-britanniques. En moins de 45 minutes, 5 000 hommes sont foudroyés par une congestion pulmonaire foudroyante, 15 000 soldats, atteints par les gaz, vont périr rapidement. À 5h du soir, les Allemands font une percée de 4 km entre Gheluvelt et Lizerne et s'emparent de l'artillerie située sur la rive droite du canal. À partir des 23 et 24 avril, les brèches sont colmatées au prix d'énormes pertes.
Les premiers combattants qui n'avaient aucune protection contre les gaz furent inexorablement asphyxiés. Ils utilisèrent ensuite des moyens dérisoires (chaussettes et mouchoirs imbibés d'eau ou d'urine) avant l'arrivée des tampons d'hyposulfite, des cagoules et surtout des masques à gaz en 1916.
La troisième bataille (31 jul - 10 nov 1917)
Le 31 juillet 1917, les Britanniques engagent la troisième bataille autour d'Ypres (Passchendaele). Après quelques succès initiaux, le front ne peut être percé, notamment en raison d'effroyables conditions météorologiques. Le terrain initialement marécageux, dévasté par l'artillerie, détrempé par la pluie, fut transformé en une mer de boue liquide. Les Britannique puis les Canadiens ne réussirent pas à effectuer une percée décisive à travers les lignes ennemies.
En juillet 1917, les Allemands utilisent le sulfure d'éthylène dichloré renommé "gaz moutarde" pour son odeur ou ypérite (d'Ypres). Ce composé, connu depuis 1860, est un liquide huileux, qui attaque les yeux, la peau et les muqueuses en les rongeant et en les nécrosant. Peu volatil, "l'effet retard", ajoute à sa redoutable efficacité. Ni la France ni l'Allemagne un peu plus tard, ne trouveront de parade efficace contre l'ypérite avant la fin de la guerre.
La quatrième bataille (9 avr - 29 avr 1918)
Forts des armées libérées par la paix de l'est, les Allemands attaquent les Britanniques, le 9 avril, entre la Lys et le canal de La Bassée. Le 25 avril ils attaquent Ypres par le mont Kemmel. La ville est totalement détruite mais les Allemands ne pénètreront pas dans ses ruines.